Graphisme et foutage de G…

Allez, je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir la BD québécoise... Enfin, celle qui paraît dans le Journal de Montréal, délicieux croisement entre Détective (pour les centres d'intérêt), La Dépêche du Midi ou Oise Hebdo (pour la qualité de la maquette et de la rédaction des articles) et le Figaro (pour le côté je suis de droite et je t'emmerde sale gauchiste).

Ah ouais, quand même... Le strip du milieu est pas mal, cela dit, pour un truc qu'on aurait retrouvé dans un "rires et jeux d'été" de notre jeunesse avec du bon humour de droite à base de bourgeois qui planque la bonne qu'il vient de sauter sous le lit quand sa bourgeoise moche et aigrie rentre à la maison... Mais celui du haut et du bas, mazette !

Merci Sigmund pour la découverte.
Celui du haut surtout...c'est...euh... faut pas faire ça.

...et le 3e j'ai pas compris, ça doit être une blague de banquier amateur de foot

Cela faisait longtemps, voilà encore un bel exemple de foutage de gueule, déniché chez des jeunes aficionados du marketing : Super Content Man, la première "BD" (c'est eux qui le disent) consacrée au marketing ! On les applaudit bien fort !

Afin de ne rien spoiler, je préfère mettre le lien qui conduit à la page (et aussi parce que c'est moins chiant que de faire une impression écran de toute la page) : http://www.conseilsmarketing.com/e-marketing/exclusif-la-bd-super-content-man-en-avant-premiere

Non, non, ne me remerciez pas ; la délation, c'est ma grande passion.

Découvert aujourd'hui sur Twitter, qui me suggérait de l'offrir à mes amis motards et bikers à l'occasion des fêtes de Noël, cette... chose... Qu'on croirait entièrement scénarisée, dessinée et colorisée par un ordinateur ! Joyeux saignage des yeux à tous !

Le lien : http://bad-dogs.net/contact-form/promo-bad-dogs-3.php

Ouais ça sent les perso modélisés avant en 3D (en low polygon, c'est ça qu'on dit ?).
Je sais pas si je préfère ce graphisme là à celui de Mi-mistinguette
-_-

Kaouet a écrit:

(en low polygon, c'est ça qu'on dit ?)

C'est pas de cell shading dont tu veux parler ?

EDIT : Ça ressemble un brin à ce qu'on pourrait faire avec Manga Maker Comipo. Mais avec des modèles "occidentalisés".

Ah si, c'est sûrement ça le terme plus approprié. Merci

Bon, alors en fait, pour donner un peu plus de précisions sur ce genre de procédé, et limiter le côté "la 3d dans la BD c'est caca", l'ennui ici c'est l'utilisation paresseuse de la 3d pour faire vite fait mal fait de la page au kilomètre à base de modèles de personnages génériques (c'est à dire issus de banques de données de persos humains tous faits à qui on peut faire prendre des poses, le logiciel star dans ce domaine s'appelle d'ailleurs "poser" et peut être utilisé de façon propre et presque noble pour par exemple peupler rapidement d'humains factices des projets architecturaux...) et d'objets tout aussi génériques auxquels on a appliqué un rendu vaguement "Cell Shading" puis redessiné par dessus assez grossièrement (sans doute à la tablette graphique direct sous photoshop) pour différencier les persos les uns des autres un tant soit peu... De toute évidence, la grande faute des auteurs de cette "chose" est surtout d'être des grosses feignasses ! Parce que, quand de vrais pros se sortent les doigts, ça donne des trucs comme les œuvres d'Arthur de pins, qui a fait des œuvres d'animation 3d cell-shadée et qui, après tout, dans son usage actuel d'illustrator pour réaliser ses BDs, utilise les mêmes techniques "à plat"... Et si on veut pleurer sa mère avec un usage du cel shading qui calme bien méchamment, on se regarde ça :
Oui oui, c'est de la 3D. Je pense que, dans une BD, ça passerait sans problème... Mais ce n'est certainement pas à la portée du premier bras cassé oportuniste venu

Paperman je connais et c'est une sacrée claque, oui.
Alors le "rendu dessin animé" sur de la 3D, je connaissais et je suis très fan de ce procédé quand il est effectivement soigné et maitrisé. J'avais oublié que c'était cela le cel-shading, merci JN pour ces précisions.
Dans l'exemple de la BD avec les motards, je ne sais pas trop comment le résultat final a été obtenu, mais on sent dessous des persos modélisés, pas très lisses. On sent les arrêtes de modélisation, c'est pour ça que mon 1er terme était "low-poly".
Mais les exemples que tu cites, JN, Arthur de Pins et Pixar (c'est ça je crois Paperman) c'est de l'anim' pas de la BD. Là, le cel-shading prend tout son sens et apporte une valeur ajoutée.

En fait, le "low poly" c'est un terme employé en modélisation 3d pour indiquer une modélisation d'objets ou de personnages réalisés avec un petit nombre de polygones... Mais contrairement à l'idée première que s'en fait le profane, ce n'est absolument pas quelque chose de dévalorisé, au contraire :on est là dans l'épure, la juste perception des volumes et des formes géométriques dans lesquels ils s'inscrivent pour les exprimer de la manière la plus fluide et la plus directe possible, sans se perdre en fioritures. Les bons modeleurs 3d sont tout à fait semblables aux sculpteurs, et comme eux cette pratique est quasiment indissociable du dessin : plus un modeleur est bon, plus il réalise de croquis, de recherches, d'études de posture sur papier... Et c'est justement, après cette introduction un peu longuette (et je m'en excuse, j'aime un peu trop faire des belles phrases...) que je fais le rapprochement avec la BD, justement à travers le travail d'Arthur de pins : Voilà quelqu'un qui vient très clairement de l'animation 3d, qui manipule le polygone, la forme géométrique stylisée par du cel shading (on dit aussi toon shading, maintenant) et qui a développé une technique de réalisation de ses bandes dessinées tout à fait similaire à ce qu'il faisait en volume : un travail à base de formes géométriques, de couleurs en aplats , d'ombrages en masses et très peu en dégradés, de formes révélées plus par le contraste que par le trait, et le tout en utilisant illustrator, qui par son utilisation du vectoriel se rapproche énormément de ce qu'on fait en volume dans des logiciels comme Blender. C'est pour ça que je me permettais de faire ce rapprochement. De plus, la 3D est utilisée avec sucès par quelques dessinateurs de BD pour modéliser des décors complexes, par exemple ; dans une interview publiée dans Spirou, Gazotti révèle qu'il modélise d'abord en 3D plusieurs décors de Seuls, notamment le Colisée dans le tome 8, pour gagner en précision et en cohérence. Et ça ne se voit pas du tout. Et je suis certain qu'il n'est pas le seul. Bon, je crois que j'en ai fini avec les digressions, on a pas un petit roman-photo avec un sale filtre photoshop appliqué dessus à se mettre sous la dent ?